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Le ptit nouveau by PN
Encore en phase de (re)découverte d'un club qu'il a fréquenté de 1995 à 2005, Dominique Sylva analyse avec pondération et franchise le bon début de saison de Pacy.
Le cliché du vieux sage n'est pas totalement usurpé en ce qui concerne Dominique Sylva. Davantage pour l'attitude que pour l'âge, même si à bientôt 32 ans, il détient le statut de doyen du groupe pacéen. Avec lui, le casque et le portable ne sont jamais très loin. « Je n'aime pas parler quand j'arrive au stade. Alors c'est plus commode de m'enfermer dans la musique. » Par chance, nous avons rencontré le latéral droit du PVEF à sa sortie de l'enceinte de Ménilles, juste après l'entraînement matinal. Faussement bougon, car privé par le coach adjoint Patrick Vallée de travail devant le but - « je n'en fais jamais, là j'arrive, je tape deux frappes, et il me renvoie faire des centres !». Mais très prolixe sur le début de saison prometteur des Haut-Normands, hôtes de Rodez demain, et sur son avenir personnel, qu'il imagine bien en tant qu'entraîneur. Sauf coup de tête de dernière minute. Ce qui, avec Sylva, peut toujours arriver.
Vous achevez une trêve de deux semaines et...
Dominique Sylva : (Il coupe) « Oui, c'est chiant. Car sans match, ton corps ne réagit pas de la même façon. En novembre, on aurait été contents de couper. Pas là, surtout que début septembre, c'est peut-être la période où on est le mieux physiquement : on a digéré la préparation et on a encore besoin de charger (sic). »
Au moins, vous êtes restés sur une victoire... 4-1 à Calais. Le déclic attendu ?
«Je ne crois pas aux déclics, aux matches-référence, tout ça. Les matches ne sont jamais les mêmes, les adversaires ne te posent jamais les mêmes problèmes et ce ne sont donc jamais les mêmes solutions. Mais c'est vrai qu'à Calais, on a fait un gros match. »
Avec huit points en cinq matches, votre mois d'août est satisfaisant ?
«Si on parle du plan comptable, oui, même si je regrette toujours de ne pas avoir pris 3 points à Niort (0-0, le 1er août). Après, dans le jeu, on peut faire beaucoup mieux. On a même tout à faire. Entre ce qu'on met en place avec le staff technique et ce qu'on réalise en match, il y a encore trop de différence. »
Sur quels points l'effectif doit-il encore s'améliorer ?
«Nous ne sommes pas assez tueurs, dans toutes les parties du terrain. Nous n'avons pas non plus suffisamment de connaissance et de maturité. Le jour où on combinera ça avec notre jeunesse et notre qualité technique - car techniquement, on a une équipe forte -, on sera tout en haut. »
Sauf que la maturité et la connaissance, ça ne s'acquiert pas du jour au lendemain. Ce groupe possède encore peu de vécu...
«On peut parler de vécu, et là il faudra du temps oui, mais la maturité, c'est aussi un état d'esprit. On voit en Ligue 1 des mecs de 18 ans déjà très matures. C'est une question d'intelligence d'analyse. Un mec comme Zak (Zakaria Gueye), il est hyper intelligent. Vous verrez, ce ne sera déjà plus le même joueur en fin de saison. »
Sylva de retour à Pacy (NDLR : il y est resté dix ans avant de partir à Beauvais en 2005), c'était écrit ?
«Je ne sais pas, ça répondait à plein de critères sur lesquels je ne m'attarderai pas. En tout cas, beaucoup de gens d'ici m'appelaient sans cesse pour que je revienne, et ça leur a fait plaisir. Mais ce n'est plus pareil, je ne joue plus avec Hameau, Bechkoura ou Larcier. C'est comme si j'arrivais dans un autre club, tellement ça a changé. »
Qu'est-ce qui a changé, en particulier ?
«L'environnement. Les ambitions, aussi : avant, il fallait juste se maintenir. Maintenant, il faut terminer en première partie de tableau. C'est pour ça que je me considère comme un nouveau joueur, je me fonds doucement dans le paysage. Je laisse des gars comme Sofiane (Bezzou), Nicolas (Mirza) et Jean-Charles (Denoyers) diriger le vestiaire. Si on part à la dérive, j'ouvrirai peut-être ma bouche. »
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